Memorie-2018

 

 

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DA ROMA ALLA TERZA ROMA

XXXVI SEMINARIO INTERNAZIONALE DI STUDI STORICI

Campidoglio, 21-22 aprile 2016

 

VLAHOS - CopiaConstantinos Vlahos

Université Aristote de Thessalonique

 

ʺΝΟΜΟΣ ΒΑΡΒΑΡΙΚὸΣ ΚΑὶ ΘΡΑΣὺΣʺ.

QUESTIONS IDEOLOGIQUES ET POLITIQUES AUTOUR DES REFORMES DE JUSTINIEN POUR LES ARMENIENS*

 

 

Selon l’anthropologue Roselyne de Villanova, «certaines réalités ne sont pas mieux palpables et saisissables que lorsqu’elles sont menacées ou manquantes: ainsi en est-il du territoire physique et de ses frontières face à un envahisseur, ou de l’identité du territoire défini par un ensemble de représentations ou d’images ou de valeurs dites communes contre l’arrivée de l’étranger. Ainsi, l’identité d’un individu, d’un groupe se manifeste et s’affirme dans des situations d’altérité, celles de l’affrontement ou, moins violemment, de l’échange»[1]. Par ces paroles, la savante française introduisait son lecteur à la problématique contemporaine de l’intégration des immigrés dans l’espace – urbain – de réception. A notre avis, cette problématique est également valable pour l’étude des époques beaucoup plus reculées, telle l’époque byzantine puisque les idées évoquées par R. de Villanova y sont également occurrentes: immigration, affrontement de cultures, donc émergence des questions d’identité et d’altérité, d’intégration ou d’assimilation de l’Autre, des idées qui sont toutes fort marquées par des enjeux politiques.

Le voisinage géographique entre le monde Arménien et Rome remonte à la décision d’Auguste, qui fixa la limite orientale de l’empire sur l’Euphrate créant ainsi une longue frontière commune du Pont à la Mésopotamie entre d’un côté les terres impériales de la Petite Arménie et de l’autre côté la Grande Arménie au-delà du fleuve. Une fois établi, ce voisinage devait se maintenir plus d’un millénaire, marqué pourtant par de nombreuses variations et même d’importantes interruptions[2]. L’Arménie de l’Antiquité se présente comme un terrain d’affrontements continus, affrontements militaires, politiques, religieux et, enfin, culturels, tous fort marqués par l’idée de déplacement: déplacement de frontières mais aussi déplacement de gens entre les grands pôles de dépendance politique, Rome, puis Constantinople et les Perses. Cet enjeu historique, qui implique le phénomène de l’immigration, peut être abordé par le biais des notions de l’identité et de l’intégration.

La voie principale de l’immigration des Arméniens vers l’ouest était celle du service militaire chez les Romains. L’insertion à grande échelle d’Arméniens dans l’armée romaine remonte au troisième siècle ap. J.C. et elle continue en s’intensifiant jusqu’au sixième siècle. La diversité des corps et des unités dans lesquels les soldats Arméniens étaient recrutés constitue un témoignage pour la grande mobilité de ceux-ci au sein de l’Empire, tant sur le plan géographique que sur le plan hiérarchique. Nous citerons à titre indicatif l’ala secunda Armeniorum, constituée entre la fin du quatrième et le début du cinquième siècle, qui faisait partie de la garde frontalière du Comes Aegyptum et qui stationnait à l’Oasis Minore[3]. Ou encore le recrutement de ressortissants du royaume Arménien par l’Empereur Valens après le meurtre du roi arménien Papa et leur expédition en Thrace[4]. En arrivant au cinquième siècle, nous voyons les Arméniens dominer la fameuse garde impériale du palais (scholae palatinae), corps militaire d’élite, grâce à leur excellence militaire[5]. Par l’intermédiaire de la voie militaire, certains individus réussissent à se distinguer et à s’incorporer dans la haute administration impériale.

Le moteur de cette mobilité sociale se trouve dans l’éternel affrontement entre Romains et Perses. Entre le protectorat de Rome sur la Grande Arménie, fruit des victoires de Pompée sur Tigran II et le traité conclu probablement en 387 ap. J.C. entre Théodose I et le roi Sassanide Shapur III,  nous rencontrons maintes images différentes du territoire de l’Arménie propre, des provinces arméniennes de Rome, des Satrapies indépendantes doryphores; des images qui enregistrent sur le sol l’interminable enjeu de contrôle politique des deux empires dans un processus continu de redéfinition des identités territoriales et sociales[6].

Un témoignage très caractéristique de ce phénomène est à trouver dans les réformes de Justinien concernant l’Arménie, qui font partie de la politique générale de réorganisation mise en œuvre par cet empereur. L’édit 3, daté du 23 juillet 535, était destiné à «faire débarrasser les Arméniens de l’injustice précédente et de les reconduire à la protection et l’égalité des lois romaines»[7]. Il abrogeait la coutume des Arméniens selon laquelle seuls les fils pouvaient hériter leurs parents, les femmes étant ainsi exclues de la succession ab intestat. Au lieu de cette «loi barbare et audacieuse, indigne de la justice de la cité romaine»[8], il fallait appliquer en Arménie le droit romain à toutes les successions ouvertes depuis l’avènement de Justinien, même celles qui contenaient les fonds de terre appelés ghénéarchika choria, terres patriarcales. De cette application rétroactive étaient exclus les fonds héréditaires qui avaient déjà été disposés par les héritiers. Enfin, l’édit corroborait les testaments par lesquels étaient inscrites héritières des femmes à l’encontre de la coutume qui venait d’être abolie. Les lois romaines réglant les rapports entre hommes et femmes devraient être également appliquées en Arménie et les Arméniens devraient désormais vivre une vie civique à la Romaine[9], voire respecter la législation romaine qui, d’après le texte de l’édit, venait d’être expédiée en Arménie.

Quelques mois plus tard, le 18 mars 536, est promulguée la Novelle 21, qui répète les dispositions de l’édit 3 de 535 en y rajoutant l’obligation pour tous les Arméniens d’abandonner leurs coutumes de recevoir des épouses sans dot et de payer un prix contre la future mariée. Les mêmes finalités et les mêmes reproches que dans le cas de l’édit de l’année précédente sont de nouveau rencontrés dans le texte de la Novelle. Il s’agit encore de vouloir corriger par la loi une pratique faussée, découlant des mœurs barbares des Arméniens qui par cette perception féroce, partagée également par d’autres nations, déshonorent la nature et portent outrage à la femme. Le traitement juridique des Arméniennes, leur exclusion des successions, leur conversion en d’objet de marchandise, constitue une insulte à leur qualité de créations de Dieu destinées à la procréation de l’homme[10].

Les deux constitutions ont été étudiées par Edoardo Volterra en 1973 [11]. Résumant la polémique qu’a soulevée dans la doctrine la question de la portée géographique de l’édit 3 de 535, le savant italien soutenait avec des arguments convaincants, que les dispositions de celui-ci concernaient les populations qui vivaient sur l’ensemble de l’Arménie, sans distinction entre les territoires qui avaient antérieurement été organisés en provinces et ceux qui étaient seulement sous le contrôle politique de Constantinople, à savoir Armenia Interior et les Satrapies.

Volterra signalait aussi le fait que la Novelle 21 avait été promulguée simultanément à la Novelle 31, par laquelle Justinien procédait à une réorganisation radicale de territoires arméniens qui se trouvaient sous le contrôle direct ou indirect de Constantinople. Le statut autonome de l’Armenia Interior et des Satrapies était complètement aboli et ces territoires étaient soumis, en commun avec les anciennes provinces d’Arménie I et II et des parties des terres Pontiques, à une répartition en quatre nouvelles provinces, les Arménies I-IV[12]. La réorganisation territoriale était suivie d’une nouvelle administration soumise à un ordre hiérarchique particulier. En supprimant toute trace d’autonomie, la Novelle 31 effaçait la distinction précédente entre territoires proprement Arméniens et provinces arméno-byzantines.

D’après Nicholas Adontz, les dispositions de ces constitutions ont été inspirées par les idées de la consolidation et de l’unification de l’Empire, qui exigeaient l’oblitération des particularités arméniennes[13]. La question de l’identité est donc mise au centre de cet enjeu politique. Il fallait effacer les identités particulières et homogénéiser le peuple arménien selon le modèle romain. Ainsi, l’édit 3 désignait sur le plan symbolique une temporalité spéciale qui évoluait par le biais de la volonté impériale. Il distinguait entre un Avant, un temps précédent pendant lequel les Arméniens vivaient dans l’injustice et la férocité de leurs coutumes barbares, voire de leur propre identité, et un nouveau temps qu’inaugurait l’intervention correctrice et libératrice, voire civilisatrice de l’Empereur bienveillant, voulant ramener le peuple Arménien à la voie droite des lois romaines. Le préambule de la Novelle 21 est plus explicite à ce propos : le pays arménien fut décoré d’autorités romaines afin qu’il soit réglé de bonnes lois et qu’il ne diffère pas du reste de la « politéia » romaine (= respublica dans le texte latin de la Novelle)[14], comme si les Arméniens représentaient le seul élément étranger dans un Empire du reste culturellement homogène. Mais c’était en vérité la rhétorique symbolique de l’opposition identitaire qui imposait cette image. Le terme grec employé pour exprimer cet acte de décoration de l’Arménie par les offices et les institutions romains à savoir le verbe kosméô / κοσμέω signifie tout précisément mettre en ordre. C’est précisément cette idée que nous rencontrons dans le préambule de la Novelle 31, déployée encore selon la structure logique et symbolique de l’opposition. La toute première phrase énonce la loi, disons, naturelle de la possible mise en ordre des choses qui trainent dans la confusion et la dispersion. Il en va de même avec l’Arménie que l’Empereur envisage de libérer de son désordre et de la ramener dans un état d’harmonie[15].

Nous pouvons maintenant retourner à la problématique annoncée au début de notre communication afin de considérer nos données. Derrière le souci d’harmonisation de l’Arménie selon la culture officielle de l’Empire se dissimulait la menace que représentait pour Justinien la puissante noblesse locale notamment de l’Arménie Intérieure et des Satrapies. Suivant le modèle du monde iranien, la société arménienne était divisée en trois classes hiérarchiques dont la plus haute était celle des nakharars[16]. Cet ordre social était composé d’un nombre clos de familles aristocratiques, dirigées par un chef de clan qui avait un pouvoir administratif et judiciaire souverain à l’intérieur des domaines de sa famille. La propriété foncière de ces familles, indivisible et inaliénable mais administrée à vie par le chef du clan, était transmise par voie successorale uniquement au descendant mâle le plus proche suivant le principe de la primogéniture : il s’agissait des ghénéarchika choria, des terres patriarcales que nous avons rencontrées dans l’édit 3 de Justinien. A défaut d’héritier masculin, la femme héritière la plus proche faisait parvenir la succession patriarcale au chef de la famille de son époux. Du reste, les nakharars n’étaient que formellement soumis au roi arménien à travers un serment de fidélité et un devoir d’assistance militaire, mais en vérité ils gardaient une considérable autonomie qui les rendait tout puissants. Dans le système des nakharars se trouvait le point de contact entre les cultures des Arméniens et des Perses. Malgré leur division politique, les parties impériale et perse de l’Arménie étaient ainsi liées sur le plan de l’identité sociale. Les princes nakharar de l’Arménie impériale étaient attachés par des liens très étroits à leurs parents de Persarménie, éprouvant avec ceux-ci une certaine inclination vers les Perses[17].

Ces données faisaient un important obstacle au programme politique de Justinien. L’application du droit romain aux successions et aux mariages arméniens visait la fragmentation des grandes propriétés aristocratiques et l’affaiblissement financier des chefs des nakharars. Privés de leur appui financier et politique après la suppression de leur autonomie et leur soumission au pouvoir des magistrats romains, les nobles arméniens ne pourraient plus menacer le pouvoir central de Constantinople. La rhétorique du barbarisme et du désordre que nous avons rencontrée dans les constitutions citées servait d’appui idéologique à cet effort.

Mais, et c’est qui est d’un grand intérêt pour notre sujet est le fait que l’implémentation du nouvel ordre fut assignée à des officiers d’origine arménienne, intégrés depuis longtemps à l’environnement de la cour impériale. Tant Acacius, gouverneur de l’Arménie I au rang proconsulaire, que Thomas, comte de l’Arménie III, étaient descendants de familles arméniennes de la Capitale et bénéficiaient de la faveur particulière de Justinien[18]. Bref, en leur personne se matérialisait la réussite de l’intégration parfaite de l’immigré. La décision d’imposition fiscale démesurée d’Acacius lui a coûté la vie sous les coups de ses compatriotes qui se sont révoltés contre le pouvoir impérial. Justinien a remplacé Acacius avec un autre arménien, Sittas, le fameux général marié à Comito, sœur de Théodora, qui, après un effort échoué de calmer les révoltés, a lui aussi été assassiné[19].

La politique de Justinien n’a pas eu de réussite sur le plan de l’intégration des Arméniens à la culture romaine. Malgré le projet intensif mis en œuvre à ce propos, les voies d’immigration et d’intégration des arméniens à l’empire byzantin, service militaire et incorporation à l’administration impériale, resteront les mêmes qu’avant. Même les chefs de la révolte de 538-9 prendront la route pour Constantinople après avoir fait la paix avec l’Empereur[20]. A ces solutions classiques s’ajoute celle de la déportation à grande échelle, une pratique suivie notamment par Maurice. Nous conclurons avec une lettre de cet Empereur destinée au roi perse Khosrov II, qui laisse voir la persistance de l’image négative de l’Arménien barbare à la fin du sixième siècle:

Sebeus, Histoire d’Héraclius, 6: «C’est une nation fourbe et indocile, disait-il; ils se trouvent entre nous et sont une cause de troubles. Moi, je vais t’assembler les miens et les envoyer en Thrace; toi, fais conduire les tiens en Orient. S’ils y périssent, ce sont autant d’ennemis qui mourront; si, au contraire, ils tuent, ce sont des ennemis qu’ils tueront; et quant à nous, nous vivrons en paix. Mais s’ils restent dans leur pays, il n’y a plus de repos pour nous».

Si Justinien n’avait pas convaincu les Arméniens à adopter la vie civique à la romaine, il ne restait plus pour Maurice que de vider le territoire arménien de son occupant indigène, mais gênant aux intérêts politiques de l’Empire.

 

 



 

[Un evento culturale, in quanto ampiamente pubblicizzato in precedenza, rende impossibile qualsiasi valutazione veramente anonima dei contributi ivi presentati. Per questa ragione, gli scritti di questa parte della sezione “Memorie” sono stati valutati “in chiaro” dal Comitato promotore del XXXVI Seminario internazionale di studi storici “Da Roma alla Terza Roma” (organizzato dall’Unità di ricerca ‘Giorgio La Pira’ del CNR e dall’Istituto di Storia Russa dell’Accademia delle Scienze di Russia, con la collaborazione della ‘Sapienza’ Università di Roma, sul tema: MIGRAZIONI, IMPERO E CITTÀ DA ROMA A COSTANTINOPOLI A MOSCA) e dalla direzione di Diritto @ Storia]

 

* Le présent article constitue une version revue et augmentée d’une communication intitulée ‘Immigration et intégration: le cas des Arméniens (5e-6e siècles ap. J.C.)’ que nous avons présentée au XXXVI Seminario internazionale di studi storici «Da Roma alla Terza Roma», Migrazioni, Impero e Città da Roma a Costantinopoli a Mosca, Rome, Le Capitole, 21-22 avril 2016. Il a été publié dans les Annales du Centre pour la recherche de l’histoire du droit grec de l’Académie d’Athènes, (Ἐπετηρίς τοῦ Κέντρου Ἐρεύνης τῆς Ἱστορίας του Ἑλληνικοῦ Δικαίου), 42, 2018, 43-52.

[1] R. De Villanova, Quêtes identitaires et réancrage territorial: quelles perspectives ?, in L'Homme et la société 3/2007 (n 165-166), 133-139.

[2] V. à ce propos les remarques introductives de N. Garsoïan au volume L’Arménie et Byzance. Histoire et culture, in coll. Byzantina Sorbonensia, Paris 1996, XI ss.

[3] Not. Dign. [(S.) et (F.)] Or. 28.22.

[4] Argument tire de: Ammianus Marcelinus 31.12.16; Not. Dign. [(S.) et (F.)] Or. 5.56.

[5] Procopius, Anecdota 24.16.

[6] Pour plus d’informations sur ce sujet, v. les études de N. GARSOÏAN in The Armenian People from Ancient to Modern Times, ed. R. Hovannisian, I, Basingstoke 1997, 57-199; R. Panossian, The Armenians: from kings and priests to merchants and commissars, London 2006 ; A.H.M. Jones, The Later Roman Empire, 284-602’ a social, economic and administrative survey, Oxford 1964.

[7] Ed. Iust. 3 pr.

[8] Ed. Iust. 3.1 pr.

[9] Ibidem: Διὰ τοῦτο γὰρ δὴ καὶ τοὺς ἡμετέρους ἐκεῖσε κατεπέμψαμεν νόμους, ἵνα εἰς αὐτοὺς ἀφορῶντες οὕτω πολιτεύοιντο.

[10] Nov. 21 pr.

[11] Ed. Volterra, Sulla Novella XXI di Giustiniano, in Rivista italiana per le scienze giuridiche, ser. 2, 17, 1973, 1-15.

[12] V. à ce propos, N. Garsoïan, The Marzpanate (428-652), in The Armenian People, cit., 105-106.

[13] N. Adonz, Armenia in the period of Justinian. The political conditions based on the naxarar system, trad. N. Garsoïan, Lisbon 1970, 106. A côté de cette idée générale l’auteur se réfère également aux motives particuliers des réformes consistant en la défaite qu’avaient subie l’armée impériale dans la guerre contre les Perses dont l’armée s’appuyait aux princes arméniens placés sous la domination de ces derniers.

[14] Nov. 21 pr.: Τὴν Ἀρμενίων χῶραν τελείως εὐνομεῖσθαι βουλόμενοι καὶ μηδὲν τῆς ἄλλης ἠμῶν διεστάναι πολιτείας ἀρχαῖς τε Ῥωμαϊκαῖς ἐκοσμήσαμεν, τῶν προτέρων αὐτὴν ἀπαλλάξαντες ὀνομάτων, σχήμασί τε χρῆσθαι τοῖςΡωμαίων συνειθίσαμεν, θεσμούς τε οὐκ ἄλλους εἶναι παραὐτοῖς οὕς Ῥωμαῖοι νομίζουσιν ἐτάξαμεν.

[15] Nov. 31 pr.: Τὰ μάτην κείμενα καὶ ἐκκεχυμένως εἰ πρὸς τὴν προςήκουσαν ἀφίκοιτο τάξιν καὶ διατεθείη καλῶςμ ἕτερά τε <ἄν> ἀνθἑτέρων τὰ πράγματα φαίνοιτο καλλίω τε ἐκ χειρόνων ἐξ ἀκόσμων τε κεκοσμημένα διηρθρωμένα τε και διακεκριμένα ἐκ τῶν ἔμπροσθεν ἀτάκτων τε καὶ συγκεχυμένων. Τοῦτο καὶ ἐπὶ τῆς Ἀρμενίων χώρας ἁμαρτανόμενον εὑρόντες ᾠήθημεν χρῆναι πρὸς μίαν ἀρμονίαν τάξαι αὐτὴν, καὶ ἐκ τῆς εὐταξίας ἰσχύν τε αὐτῇ δοῦναι τὴν προςήκουσαν τάξιν τε ἐπιθεῖναι τὴν πρέπουσαν.

[16] V. N. Garsoïan, The Arsakuni dynasty (A.D. 12-[180?]-428), in The Armenian People, cit., 75 ss.

[17] Adontz, Armenia in the period of Justinian, cit., p. 141.

[18] Acacius: Nov. Iust. 31.1.3 ; J. R. Martindale, The Prosopography of the Later Roman Empire, IIIA, 8-9 (Acacius 1), Adonz, Armenia in the period of Justinian, cit, 139-141. Thomas: Nov. Iust. 31.2.5; J. R. Martindale, loc. cit., IIIB, 1315 (Thomas 6), Adonz, loc. cit.

[19] Procopius, De bellis 3.3.5-21; Malalas, Chronographia 50.18.157. Pour le rôle de Sittas à l’émission de l’édit 3 de 535, v. E. Stein, Histoire du Bas Empire, II, Paris 1949, 442-470. Pour la révolte des Arméniens v. A. Ayvazyan, The Armenian Military in the Byzantine Empire. Conflict and Alliance under Justinian and Maurice, Alfortville 2012, 23-34.

[20] Adontz, Armenia in the period of Justinian, cit., 155.